Parce que l’excellence est, à mon sens, une valeur qui, combinée à la discipline et au sens de l’autre, contribue à la réussite scolaire, à faire de nos enfants d’aujourd’hui, des citoyens de demain plus efficients et plus engagés.

Parce que l’excellence semble être en perte de vitesse dans nos communautés, la facilité ayant pris le dessus sur presque tout.

Parce qu’il faut créer une émulation chez les plus jeunes afin qu’ils produisent le meilleur d’eux dans un contexte où tout est fait pour distraire et pour s’amuser. Il reste alors peu de place pour l’école et, qui ne nous dit pas que ce sera le cas pour le travail demain…

Parce que l’excellence nous a servi. Peut-être pas tous, mais le système en généal. Pour ceux qui se souviennent, l’état donnait des bourses aux élèves les plus méritants dans établissements scolaires, permettant ainsi, aux plus démunis d’avoir le minimum nécessaire pour continuer leurs études. Aujourd’hui, il nous reste quelques souvenirs de cette pratique en voie de disparition dans notre système scolaire.

Parce que d’autres organismes, à l’instar de l’AAED, l’ont fait et cela semble porter des fruits.
Les enfants en parlent, les enseignants espèrent que leur école sera choisie, les parents rêvent que leurs enfants soient aussi primés un de ces quatre, et, certains responsables de l’éducation le souhaitent. Et à cet égard, j’ai été agréablement surpris par la réaction du délégué de l’éducation de base de la Menoua à qui j’ai demandé des listes d’établissements de l’enseignement primaires et maternels du département. Je m’attendais, comme à l’époque, à une réponse négative ou, tout au moins, lente. Sa réponse fût non seulement spontanée (moins de 24 heures), mais en plus, il m’a remercié de penser à ces enfants qui, dit-il sont dans le besoin. Cette note positive devrait nous donner l’espoir et l’énergie nécessaire pour poursuivre la mise œuvre de ce chantier.
Je rappelle ici que l’objectif est triple :

  • Créer l’émulation chez les plus jeunes;
  • aider les parents qui sont aux prises avec les problèmes financiers ;
  • sensibiliser les autres associations locales et de la diaspora, les élites et les pouvoirs publics à la promotion de l’excellence chez nos jeunes élèves.

Pour ma part, je crois fermement que l’éducation, combinée à la formation professionnelle font acquérir à l’apprenant des connaissances et développent chez eux des compétences. Ils sont dès lors mieux équipés pour lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale. Ces deux éléments sont au cœur du processus de développement du capital humain, économique et social. C’est fort de ce constat, que la fondation Yemba-Canada a lancé son programme de bourses d’excellence. Sa particularité : prendre en considération les limites et contraintes financières des uns et des autres et chercher à mobiliser d’avantage le peu de ressources disponibles pour primer les enfants dans nos écoles. Ce qui veut dire concrètement qu’avec aussi peu que 5$ ou 10$ tous les 2 mois, un membre peut contribuer à donner une bourse d’excellence dans une école et recevoir un reçu d’impôt à la fin de l’année.
Ce programme, de six (6) bourses au total, qui cible essentiellement les élèves méritants issus parfois des couches défavorisées, est attribué dans des établissements maternels et primaires, aux premiers de classe de chaque niveau, soit de la SIL au CM2. Ce qui correspond dans le contexte canadien, aux élèves des classes de la 1e année à la 6e année. Le choix de l’école lauréate se fait en général par tirage au sort, lors des sessions de l’Assemblée Générale (AG) de l’Association Yemba-Canada. Ces AG bimensuelles, se tiennent les premiers samedis du mois. Nous offrons aussi aux donateurs, individus ou organismes, qui le souhaitent, la possibilité de parrainer une école de leur choix.
En terminant, rappelons-nous que le département de la Menoua compte plus de 450 écoles maternelles et primaires. Nous n’y arriveront jamais sans le concours de tous. J’invite toute personne, association, organisme ou entreprise sensible à cette cause à en faire sienne et, dans la mesure de ses moyens, à y contribuer de la manière qui lui convienne.

Jude Nsiempba